Pour la paix et le cessez-le-feu en Palestine

Beau et large rassemblement ce samedi 13 janvier, organisé par Montfermeil Citoyens, où j’étais présente au côté notamment d’Angélique Planet-Ledieu et Christian Brickx, élu.e.s de Montfermeil Autrement. Voici le texte de mon intervention :

Près de 25 000 morts, en majorité des enfants et des femmes ; 59 000 blessés alors qu’Israël  a bombardé  et détruit la quasi-totalité des hôpitaux ; plus de 60 % de la bande de Gaza détruite ;  la détresse, la peur et le désespoir des survivants qui n’ont aucun moyen de se sortir de ce piège mortel et sont soumis à la faim, à la soif, au risque des épidémies, sans aide humanitaire, depuis le 7 octobre dernier et l’attaque terroriste du Hamas contre des civils israéliens que je condamne sans réserves. Nous sommes nombreux depuis plus de 4 mois à manifester pour exiger un cessez-le feu immédiat. Je vous remercie de votre présence et de votre soutien au peuple palestinien. Car oui, il y a bien deux poids deux mesures.

Netanyahou, déclare qu’il ira « jusqu’à la victoire complète » avec le soutien des Etats-Unis et de l’Europe, au risque d’étendre le conflit à tout le Moyen-Orient. Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont livré des armes à Israël pour 250 millions de $, sans lesquelles, selon les experts, la guerre s’arrêterait en 3 jours. Nethanyaou est aussi encouragé par tout ce que l’Europe compte de dirigeants politiques d’extrême-droite ; de ceux qui se revendiquent, ouvertement ou pas, de l’antisémistime… Comment un Etat créé au lendemain de la Shoah, génocide majeur du XXème siècle, peut-il à son tour perpétrer un génocide ?

La réponse vient d’un journaliste israélien du quotidien Haaretz, journal de la gauche israélienne : « ces racistes adorent Israël parce que notre gouvernement accomplit leurs rêves : opprimer les arabes ».

C’est un drame humain insupportable et inacceptable, un nettoyage ethnique impitoyable qui se poursuit sous nos yeux alors même qu’une trentaine de rapporteurs des Nations-Unis ont évoqué le risque de génocide. 

Les crimes de guerre du gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou ne doivent pas restés impunis. Le 29 décembre, l’Afrique du Sud a déposé plainte pour génocide contre Israël devant la Cour Internationale de Justice, la plus haute instance mondiale. Il s’agit là de juristes reconnus pour leurs grandes compétences et qui disposent d’un pouvoir réel.

 Le pays de Nelson Mandela, qui disait « notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens» lui demande d’ordonner immédiatement à Israël de cesser les attaques contre l’enclave palestinienne, et pourrait obliger Israël à cesser le feu alors que l’ONU est confronté au veto américain. Les audiences se sont déroulées hier et avant-hier et les conclusions ne sont pas connues à cette heure. Nous en attendons les résultats mais les médias n’en parlent pas. A nouveau, deux poids, deux mesures dans l’information.

Le drame qui se déroule dans la bande de Gaza se déroule aussi en Cisjordanie, sous des formes différentes. Je veux vous apporter mon témoignage :  au mois de mai dernier, j’ai été à Jérusalem-Est ; à Ramallah pour assister aux Rencontres franco-palestiennes, avec plus de 130 élus français et des associations qui travaillent en coopération avec des villes palestiniennes ; puis à Jenine, en Cisjordanie,  ville avec laquelle le Conseil départemental a mis en place une coopération, et est considérée par le gouvernement israélien comme un foyer de résistance. 

Mais toutes les villes de Cisjordanie, sous contrôle de l’Autorité palestinienne, sont des foyers de résistance, quand la police, les militaires israéliens, envahissent, de jour comme de nuit, les villes ou les camps de réfugiés, et détruisent les infrastructures : maisons, chaussées, éclairage public… et tirent sur des civils. En mai dernier, il y avait déjà eu une trentaine de morts depuis le début de l’année à Jenine et dans le camp de réfugiés. Pendant que j’étais à Jenine, l’armée israélienne a tué 3 palestiniens à l’entrée du camp, un habitant du camp et deux employés de la commune. Je pourrais malheureusement multiplier les exemples de répression, de déni d’humanité, d’humiliations quotidiennes. L’apartheid est la condition de vie quotidienne des Palestiniens.

Aujourd’hui, les événements sont encore plus dramatiques, depuis que l’armée israélienne arme les colons. 260 000 demandes de port d’arme ont été effectués par des civils depuis octobre. 

Et malgré cela, les Palestiniens continuent de vivre et de résister : « Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens » écrivait l’immense poète palestinien Mahmoud Darwich.

Les Palestiniens demandent qu’on ne les oublie pas. Dans ses vœux, mon amie de Jenine, me souhaite « une année de paix pour nos amis de Seine-Saint-Denis et pour le peuple français »Et termine son message par « la guerre coûte plus cher que la paix ». J’ajoute qu’elle rapporte des milliards de profits aux marchands de canons.

Alors, oui à un cessez-le -feu immédiat et à la reconnaissance de l’Etat de Palestine, comme l’a fait récemment l’Espagne, ce que n’a toujours pas fait la France. Mais qu’attend Macron ? La France s’honorerait à jouer un rôle important pour le cessez-le-feu, la paix et la reconnaissance de deux Etats vivant en sécurité.

Vive la Palestine !

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