J’étais invitée samedi matin à une table ronde sur l’égalité dans le cadre des Universités européennes de la Fédération des Maisons des potes, au côté de l’universitaire Thomas Branthôme (« Histoire de la République »), de Samuel Thomas et de Julien Vanhée, respectivement délégué général et nouveau président de la Fédération des Maisons des potes.
L’occasion pour moi de revenir sur les inégalités criantes auxquelles notre département et ses habitants sont confronté, deux jours après les annonces faites par le Premier ministre concernant la Seine-Saint-Denis.
La République française affirme trois principes indissociables : liberté, égalité, fraternité. Mais les affirmer ne suffit pas à les faire exister. Quelle est leur réalité tangible ? Pour faire vivre ces principes fondateurs, les ancrer dans le réel, des outils sont nécessaires. Ainsi, en matière d’égalité, le service public est l’outil qui doit permettre à chacun.e de bénéficier des mêmes droits.
A cet égard, les annonces consenties par le Gouvernement font suite à la forte mobilisation des élu.e.s de Seine-Saint-Denis après la parution en juin 2018 du rapport parlementaire « La République à reconstruire » qui pointait la rupture d’égalité en matière d’éducation, de justice et de police sur notre territoire. Il faudrait aussi parler de la santé : 30 % de personnels soignants en moins par rapport à la moyenne nationale. Et un département reconnu « désert médical » par l’Agence Régionale de Santé. L’Etat a bel et bien déserté la banlieue – en tous cas la nôtre ! Nous n’acceptons pas d’être des citoyens de seconde zone malmenés par la République et auxquels on ne reconnaitrait pas les mêmes droits, ce qu’on appelle « le droit commun ».
La République n’est pas une abstraction, elle est le lieu même où se confrontent idées et intérêts, elle est le lieu d’un rapport de force : sa construction appelle notre participation, notre vigilance et notre exigence à faire vivre concrètement ces principes.
A l’occasion de ces universités européennes, et pour la 5ème année consécutive, la Fédération des maisons des potes a produit une étude sur la perception des mesures pour lutter contre les discriminations en France. Je vous invite à la consulter !