J’étais invitée hier, ce 21 février 2024, à la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, Hommage solennel de la Nation à Missak Manouchian et à ses camarades de Résistance.
Une magnifique et très émouvante cérémonie dédiée à ces 23 communistes français et étrangers, juifs polonais, hongrois et roumains ayant fui dictatures et pogroms ; italiens ayant fui le fascisme de Mussolini ; espagnols, anciens combattants des Brigades internationales ; arméniens rescapés du génocide, orphelins comme Missak et Mélinée.
Dans le discours très attendu du Président de la République, la reconnaissance solennelle – enfin – de la part prise par les communistes dans la lutte contre le nazisme pour la libération de la France et la reconnaissance des idéaux qui animaient et animent toujours les communistes, étaient à la hauteur de l’événement : parce qu’ils sont communistes, ils ne connaissent rien d’autre que la fraternité humaine, enfants de la Révolution française, guetteurs de la révolution universelle.
Plus tôt dans l’après-midi, j’étais présente rue de Plaisance, dernière adresse de Missak et Mélinée, où Fabien Roussel au nom du PCF puis Sophie Binet pour la CGT ont pris la parole. S’adressant à Missak Manouchian, F. Roussel a notamment déclaré : Je veux avoir un mot particulier pour les camarades juifs : ils furent si nombreux à tes côtés, malgré la haine plus féroce encore qu’ils devaient affronter à travers l’entreprise génocidaire des nazis et de leurs fidèles soutiens vichystes français. Avec toi, avec tous, au sein du PCF, ils étaient au combat pour la liberté, pour l’égalité, pour la grande fraternité humaine.
Après avoir rappelé que 65 % des fusillés au Mont-Valérien étaient communistes et qu’un tiers appartenaient à la FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans -Main d’Œuvre Immigrée), organisation clandestine du PCF, Sophie Binet, a évoqué les demandes de naturalisations de Missak Manouchian, et déclaré : Sur les principes fondamentaux, sur le droit du sol, le droit d’asile et l’égalité des droits, il ne peut y avoir de « en même temps » et de compromissions dans les calculs politiciens.
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments Et c’est alors que l’un de vous dit calmement Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand


