La salle était comble ce mardi soir pour la réunion publique organisée à Vaujours par Placoplatre, dans le cadre de la concertation préalable à sa demande d’autorisation d’ouverture d’une carrière à ciel ouvert. « Si Vaujours m’était conté… », c’est le titre d’un ouvrage écrit par les ingénieurs du CEA aux plus belles (?) heures des essais sur les détonateurs de la bombe atomique réalisés au Fort de Vaujours. Un ouvrage utile à la compréhension des problèmes posés aujourd’hui, qui ne figure pourtant pas sur le site de la concertation. Le CEA, m’a-t-il été répondu ce mardi soir, s’y oppose.
Mais à quoi ne s’opposent pas le CEA et le Ministère de la défense qui refuse la levée, même partielle, du secret défense ? Où donc regardent les Ministres de la santé et de l’Environnement quand nous les interpellons sur le principe de précaution et les risques sanitaires et environnementaux encourus par les populations du bassin de vie et les travailleurs à l’œuvre sur le chantier de démolition et ceux qui pourraient à terme extraire le gypse ? Il est vrai que le directeur adjoint du CEA avait affirmé en 2010 que le site était totalement désamianté. Depuis, Placoplatre en a extrait des tonnes ! Alors, que penser des autres pollutions : métaux lourds, explosifs, uranium… tels les objets contaminés trouvés dans des terres de remblai en 2017 ? La réponse du CEA est indécente : « … conforme à la législation en vigueur en 1959 ». Circulez, y’a rien à voir.
Carrière à ciel ouvert, poussières, qualité des eaux souterraines… Les questions des associations environnementales, nombreuses, sont restées sans réponses.
En fin de réunion, Jean-Marie Baty, Président du Mouvement National de lutte pour l’Environnement s’est tourné vers les maires de Vaujours et de Montfermeil leur demandant s’ils accepteraient de subventionner la CRIIRAD, expert indépendant, comme d’autres villes l’ont déjà fait sur ce dossier. On espère une réponse et les conseillers municipaux du Front de Gauche de Montfermeil, également présents, ont d’ores et déjà demandé que le sujet soit à l’ordre du jour d’un prochain conseil municipal. Car n’en déplaise au maire de Montfermeil qui prit la parole pour dire qu’ « il » n’était pas concerné (mais alors pourquoi était-il présent ?), les habitants de Montfermeil et des Coudreaux en particulier, sont bel et bien concernés, comme ils l’ont été quand le CEA procédait à ses essais, jusqu’à une cinquantaine par jour. Enfin, la demande des associations France Nature Environnement 77, Environnement 93 et MNLE 93 de pouvoir présenter des documents afin d’informer le public sera-t-elle entendue par la CNDP ? Y aura-t-il d’autres débats publics dans d’autres communes concernées par le site ? A suivre, dès le 26 novembre à Villeparisis.