La publication du rapport « Gentrification et paupérisation au cœur de l’Île-de-France », élaboré par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme, pointe une fois de plus les inégalités dont souffre notre région. La pauvreté s’accroit dans la région la plus riche de France, connaissant à la fois une forte concentration de la richesse et de la pauvreté.
Dans ce domaine, l’Île-de-France accumule les records : si les Franciliens les plus aisés disposent d’un revenu de 23 % supérieur à celui des Français les plus riches, celui des Franciliens les plus pauvres est inférieur de 4,7 % à la moyenne nationale.
Sans surprise, la Seine-Saint-Denis présente le plus grand nombre de communes pauvres et modestes, avec une très forte sous-représentation des ménages aisés. Elle regroupe également six des huit communes les plus pauvres dans lesquelles la pauvreté s’est encore accentuée depuis 1999. Les familles avec enfants, et notamment les familles monoparentales, y sont également beaucoup plus présentes que dans le reste de la région : les familles monoparentales représentent 72 % des 600 000 familles qui ont emménagé entre 1999 et 2015.
Le rapport de l’IAU est un nouveau signal d’alarme sur l’évolution de notre société et l’urgence de prendre les mesures à la hauteur de la situation. Ainsi du logement : alors que Martin Omhovère, directeur du département Habitat et Société de l’IAU, pointe que « seuls le logement social et la loi SRU restent garantes de l’accueil des ménages modestes » dans un contexte de forte hausse des prix de l’immobilier, 77 communes franciliennes refusent toujours d’appliquer cette dernière.
Transports, emploi, aides au retour à l’emploi, aux associations… Le Conseil départemental y prend sa part, comme en témoignent les récents partenariats mis en place pour lutter contre la précarité énergétique ou pour soutenir les projets de départs en vacances.
Il y a quelques mois, nous étions réunis pour demander l’égalité républicaine. Celle-ci ne peut advenir qu’avec l’engagement de tous.