Contre les violences conjugales, une nécessaire volonté politique

Le « Grenelle contre les violences conjugales » s’est ouvert à Matignon avant-hier, alors que depuis le début de l’année, on dénombre 101 femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint et que l’on estime à 220 000 par an le nombre de femmes victimes de violences physiques et sexuelles.

La lutte contre les violences faites aux femmes est une urgence nationale. En Seine-Sait-Denis,  depuis le 1er janvier, deux femmes ont été victimes de féminicide, 3 391 victimes ont déposé plainte, comme en en témoignent les chiffres présentés lors de la déclinaison du Grenelle organisée par la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis a joué un rôle pionnier en la matière. Dès 2002,  l’Observatoire départemental des violences envers les femmes, le premier en France, était créé. Il y en a 22 aujourd’hui. Des dispositifs innovants et efficaces ont été proposés, tels que le téléphone grave danger, l’ordonnance de protection ou encore les mesures d’accompagnement protégé pour les enfants.

Dernier dispositif en date, la récente ouverture à Bagnolet d’un lieu d’accueil pour les femmes de 15 à 25 ans victimes de violence, grâce notamment au travail de Pascale Labbé, conseillère départementale déléguée à l’égalité Femme-Homme.

Ce rôle pionnier est dû en grande partie aux efforts et à l’engagement de toute une vie d’Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire départemental, qui participera au Grenelle et dont Le Figaro publie un beau portrait.

Comme le soulignent Ernestine Ronai, Pascale Labbé, Stéphane Troussel et Ghada Hatem dans une tribune publiée par Libération, « cela reste néanmoins insuffisant, et nous sommes convaincu·e·s que l’action publique peut faire bien plus ». Un constat qui fait écho à celui de Fadela Benrabia, préfète à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis, regrettant lors du Grenelle départemental que « Nos besoins en matière d’hébergement ne sont pas proportionnés aux moyens dont on dispose ».

Répondre aux besoins suppose un véritable changement des politiques nationales : « Gageons qu’avec ce Grenelle cessera le double discours du gouvernement, qui prétend faire de cette lutte la grande cause du quinquennat, tout en diminuant les budgets, entraînant une moins grande disponibilité des associations, voire la fermeture de certaines structures d’accueil » espèrent les signataires de la tribune.

Pour faire cesser les violences conjugales, la volonté politique est indispensable et ne saurait être subordonnée aux dogmes de l’austérité.

violences femmes 2017

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