La suppression de l’Observatoire de la laïcité, signe ostentatoire des dérives du gouvernement

Je suis indignée par la suppression de l’Observatoire de la laïcité annoncée par Marlène Schiappa. On se souvient que Jean-Louis Bianco, son président, avait répondu favorablement à mon invitation à une Rencontre sur la laïcité à Montfermeil en février 2019 – rencontre qui avait fait salle comble, tant ce sujet mérite éclairage et explications en regard de la loi de 1905. Car la laïcité garantit nos libertés, entre autres.

Intervention de Jean-Louis Bianco lors de la rencontre sur la laïcité organisée à Montfermeil, en février 2019

Cette décision a été annoncée dans le cadre des débats au Sénat sur la « loi séparatisme » et s’inscrit donc dans une surenchère de propositions discriminatoires, islamophobes et attentatoire aux libertés et la laïcité elle-même. Ce gouvernement entend mettre aux ordres une voix indépendante afin de la remplacer par un outil au service de sa stratégie électorale.

Une source gouvernementale disait en novembre dernier qu’il s’agissait d’être «davantage en phase avec la stratégie de lutte contre les séparatismes». En clair : remplacer un Observatoire indépendant par un simple relai de la parole et de l’action de l’exécutif.

Pourtant, le travail mené au cours des huit ans écoulés par Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène est très largement reconnu pour sa qualité et sa grande utilité. Son bilan est bien résumé dans un article de France 24 : « depuis 2013, et avec un budget annuel de fonctionnement de 59 000 euros, le bilan de l’Observatoire de la laïcité est riche de la publication de nombreux guides pratiques sur la laïcité, de la rédaction ou de la codirection de chartes de la laïcité à l’échelle nationale ou locale, de la formation à la laïcité de 350 000 acteurs de terrain, de la rédaction de plus de 1 000 analyses juridiques à destination des collectivités locales, entreprises, associations ou citoyens qui en faisaient la demande et d’évolutions réglementaires ou législatives comme l’abrogation, en janvier 2017, du délit de blasphème en Alsace-Moselle ».

Les nombreuses expressions de soutien, venues tant d’associations de terrain que d’universitaires reconnus, témoignent de cette reconnaissance.

En novembre dernier, nous avions pour toutes ces raisons adopté un vœu en séance du Conseil départemental pour défendre la laïcité et la liberté d’expression, dans lequel nous exprimions notre soutien à l’Observatoire de la laïcité et ses dirigeants. Un vœu qui garde toute sa validité !

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