Hier soir à Montfermeil, des familles se sont retrouvées spontanément à 20 h devant le cabinet du Docteur Boudet pour un dernier hommage au praticien de notre ville, unanimement apprécié et reconnu, brutalement décédé. Un médecin de ville, un médecin de famille attentif, à l’écoute de ses patients, comme on les aime, et qui ne comptait pas son temps. Un de ceux pour qui l’humain est primordial… Parce que la médecine de ville est essentielle, comme l’hôpital, quand il s’agit de santé publique, je ne peux m’empêcher de faire le lien avec la lettre ouverte que 108 personnalités et représentants de patients publiée par Le Parisien aujourd’hui, exhortant Emmanuel Macron à « mettre en œuvre un plan d’urgence pour sauver l’hôpital public ».
Les signataires – parmi lesquels on retrouve Gilbert Montagné, Tahar Benjelloun ou encore le président de Médecins du monde, Jean-Philippe de Botton – pointent la contradiction entre les attentes de « plus de service public » clairement exprimées lors du « Grand débat national » et le manque de moyens de l’hôpital public, qui conduit à une dégradation terrible des conditions d’accueil, de soin et de travail. « On ne peut plus, vous ne pouvez plus attendre de nouveaux drames ».
Cette lettre ouverte est une nouvelle preuve du sentiment d’inquiétude de la société française pour sauver son système public de santé, quelques jours après qu’un sondage a démontré que neuf Français sur dix soutiennent la grève des services d’urgence.
Insuffisant pour ébranler le gouvernement et la majorité LREM, qui décident délibérément de rester sourds aux revendications du pays. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, présenté lundi, impose une nouvelle « économie » de 800 millions d’euros aux hôpitaux et cliniques. Un mauvais coup de plus….
Pour les syndicats APH et Jeunes médecins, « Alors que l’hôpital traverse une crise sans précédent de financement et de recrutement, le gouvernement accentue son asphyxie au mépris des principes fondateurs d’universalité de l’accès aux soins. C’est un acte de destruction massive engagé vis-à-vis de tous les citoyens et les professionnels du service public hospitalier ». Une destruction qui impactera encore plus fortement des départements tels que la Seine-Saint-Denis, comme alertaient les médecins de l’hôpital Robert-Ballanger.
A nous de poursuivre et d’amplifier la résistance.