La rafle du Vel d’Hiv

Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 personnes, juives et juifs étrangers pour beaucoup, dont près de 6 000 femmes et plus de 4 000 enfants, sont raflés en plein Paris et en banlieue par la police française au service de l’occupant nazi et de la « solution finale » exigée par le 3ème Reich. C’est la plus grande rafle organisée par l’Etat français.

Parqué.e.s au Vel d’Hiv pendant 5 jours, puis interné.e.s à la Cité de La Muette à Drancy et dans les camps d’internement du Loiret, à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande, ils partiront pour Auschwitz. Moins d’une centaine d’adultes en reviendront.

« La rafle du Vel d’Hiv, la honte et les larmes » : un documentaire exceptionnel avec le témoignage des derniers survivants, du réalisateur David Korn-Brzoza et de Laurent Joly, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l’antisémitisme, a été diffusé lundi dernier sur France 3, qu’on peut revoir en streaming. Au Mémoriel de la Shoah à Drancy, « C’est demain que nous partons. Lettres d’internés. Du Vel d’Hiv à Auschwitz », une exposition à découvrir, ouverte du dimanche au jeudi, de 10 h à 18 h. A Paris, le mémorial de la Shoah présente une exposition des dessins de Cabu sur la rafle duVel d’Hiv, publiés en 1967 et jamais exposés.

En ce 80ème anniversaire, il ne s’agit pas seulement d’un devoir de mémoire. Comme le déclare Laurent Joly dans une interview à l’Humanité, « Il va falloir, quand il n’y aura plus de témoins, continuer à se battre pour imposer la vérité historique. Il y aura toujours des gens pour mentir, reprendre les justifications de de Vichy et essayer de les traduire dans un langage contemporain. »