Juillet en Avignon : la Seine-Saint-Denis sous les feux des projecteurs

Cette année, la Seine-Saint-Denis est sous les feux des projecteurs du festival d’Avignon : Julie Deliquet, directrice du Théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis, y présente Welfare, adapté du documentaire de Frederick Wiseman sur un centre social d’urgence, dans l’imposante cour d’honneur du Palais des Papes ; Pauline Bayle, directrice du nouveau Théâtre Public de Montreuil, plonge dans l’oeuvre de Virginia Woolf au cloître des Carmes, avec Ecrire sa vie. Spectacles que l’on retrouvera à Saint-Denis et à Montreuil dès septembre, en ouverture de la saison 2023-2024.

Bintou Dembélé, chorégraphe pionnière du hip-hop, a ouvert le Festival avec Groove, une relecture des Indes Galantes au rythme des danses de la rue – déambulation qui a enthousiasmé tous les publics.

Enfin, le théâtre Louis-Aragon de Tremblay  anime la Belle Scène-Saint-Denis avec 3 programmes  remarqués 100 % danse au Théâtre de la Parenthèse, comme chaque année.

J’y ai passé 4 jours intenses de spectacles, de rencontres et de discussions avec les actrices et acteurs de la culture en Seine-Saint-Denis, en compagnie de Stéphane Troussel et de mon collègue Karim Bouamrane.

Je suis également intervenue dans le cadre de la présentation de Playground, festival chorégraphique dédié à l’enfance et à la jeunesse développé par les Rencontres Chorégraphiques Internationales et dont la deuxième édition se déroulera du 13 au 25 novembre.

Rendez-vous est pris pour l’automne ! D’ici là, je vous souhaite un très bel été.

Ce mois-ci, en séance du Conseil départemental

CAP 2030, plan pluriannuel d’investissement culturel, artistique et patrimonial de 50 millions €, a été voté à l’unanimité en séance du Conseil départemental ce 10 mars. Je m’en réjouis d’autant plus que depuis 2009 il n’y avait plus eu d’investissement dans ces domaines, sinon des investissements d’urgence ou emblématiques.

J’ai présenté la dimension patrimoniale de ce plan : la préservation et la valorisation du patrimoine bâti emblématique de l’histoire sociale, ouvrière et industrielle du département, avec la création du fonds de soutien Patrimoine 2030 ; la connaissance et l’appropriation du patrimoine contemporain et immatériel par toutes et tous ; la promotion des démarches d’identification et de valorisation du patrimoine grâce à l’expertise du Département notamment auprès des communes et des EPT. Enfin, en lien avec le fil mémoriel 2023 consacré aux 80 ans de l’année 1943, notre contribution à la mise en réseau des lieux d’internement et de déportation en Seine-Saint-Denis.

Deuxième sujet de cette séance, la stratégie paralympique départementale pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap en améliorant l’accessibilité des pratiques sportives : appels à projet pour développer des activités parasportives dans les structures associatives ; programme « Clubs inclusifs » proposant aux encadrants.es et dirigeants.es de clubs des formations à l’accueil des personnes en situation de handicap ou encore le développement de sections de sports adaptés dans les écoles multisports.

Enfin, lors d’un point d’actualité sur les JOP, Emilie Lecroq est intervenue au nom de notre groupe : de trop nombreuses interrogations demeurent sur la conduite des chantiers en cours, la sécurité des travailleurs et la nécessaire régularisation de travailleurs sans-papiers ; sur les dispositifs de sécurité inédits, véritable laboratoire sécuritaire, ou encore la billetterie bien trop chère. Enfin, la reconversion des équipements olympiques en logements augmentera la pression foncière et les prix du marché, au détriment de la population séquano-dyonisienne et de la mixité sociale.

FEMMES EN LUTTE !

La semaine dernière, j’ai inauguré l’exposition « Femmes en lutte ! » aux archives départementales, au côté de de Stéphane Troussel et de Pascale Labbé, à l’occasion du 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Conçue à partir du riche fonds photographique des Archives départementales, cette exposition donne à voir, sur une période de 50 ans, l’histoire des femmes dans les manifestations et les grèves ouvrières, notamment lors de la désindustrialisation de la Seine-Saint-Denis. Un cycle mensuel de visites guidées ainsi que trois tables rondes en avril, mai et juin, complètent l’exposition.

Au préalable, nous avons donné le nom de Suzanne Citron aux archives départementales, en présence de sa famille. Historienne et essayiste, son ouvrage “Le mythe national, l’histoire de France revisitée”  publié en 1987 et réédité en 2017, met à distance les clichés qui ont peuplé nos livres d’histoire et invite à la réflexion.

Résistante pendant la 2nde guerre mondiale et anticolonialiste, militante pour un enseignement renouvelé de l’histoire, qui donne à toutes les Françaises et tous les Français, quelle que soit leur origine, le droit d’avoir un passé différent et d’inscrire leur mémoire familiale dans celle de notre pays. Elle le fit ici-même, en Seine-Saint-Denis, comme professeure pendant 11 ans à l’Université Paris XIII-Villetaneuse.

Les droits des femmes ne sont jamais acquis. La réforme des retraites notamment, aura pour première victime les femmes, plus exposées aux emplois précaires, aux carrières hachées et aux difficultés économiques. Rendez-vous demain,15 mars pour la 10ème journée de mobilisation contre la réforme du gouvernement.

En séance du Conseil départemental

Un constat est partagé au sein de notre majorité : la loi de transformation de la fonction publique, imposée aux collectivités par le gouvernement est profondément injuste. En s’en prenant aux conditions de travail des agents.te.s du Département, elle attaque les services publics si nécessaires aux habitants.tes. du territoire. 

Dégradation des conditions de travail, disparition de la spécificité de certains métiers dans un territoire déjà fortement précarisé, perte de congés, renforcement des problématiques d’attractivité et de recrutement dans des catégories d’emploi déjà en tension…

Devons-nous exiger des agents.es qu’ils-elles travaillent plus… pour gagner la même chose, alors que l’inflation s’envole ? 

C’est pourquoi, deux des trois groupes de la majorité, le groupe Communiste, insoumis et citoyen auquel j’appartiens et le Pôle écologiste ont choisi de ne pas voter cette délibération, dans l’attente de réponses aux questions que nous posons depuis plusieurs mois :

  • A plusieurs reprises, nous avons écrit au ministère de la fonction publique pour demander la reconnaissance de l’exceptionnalité de notre territoire, reconnue pour les agents.tes de la fonction publique d’Etat : sans réponse à ce jour ;
  • Nous avons écrit au Préfet de la Seine-Saint-Denis pour demander la reconnaissance de la pénibilité psychique : sans réponse à ce jour ;
  • Nous attendons la publication annoncée du nouveau décret sur les Autorisations Spéciales d’Absence ;
  • Nous attendons la réponse du Conseil constitutionnel à la Question Prioritaire de Constitutionnalité déposée par plusieurs villes, car cette loi bafoue la libre administration des collectivités territoriales.

Dans ces conditions, nous avons considéré qu’il ne fallait pas délibérer sur ce sujet dans l’immédiat d’autant que la loi ne sera applicable qu’au 1er janvier 2023. Nous avons appelé à de multiples reprises un report du calendrier de vote à l’automne, refusé par la présidence. J’ai donc voté « contre ». 

Cette délibération a donc été votée avec les voix de la droite, ce que je regrette.

Nous avons ensuite voté à l’unanimité le plan de revalorisation salariale initiée et financée par notre collectivité.

8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Clara Zetkin, enseignante, journaliste et femme politique, devenue une figure historique du féminisme, propose en 1910 de déclarer le 8 mars « journée internationale des femmes », à l’occasion d’une Conférence internationale des femmes.

Ainsi, cette date du 8 mars s’ancre au croisement des luttes ouvrières et des manifestations de femmes au début du XXème siècle pour exiger le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes.

C’est pourquoi, aujourd’hui, avec Stéphane Troussel, Pascale Labbé et d’autres élus.es, nous avons renommé officiellement la Bourse départementale du travail de Bobigny, maison des syndicats, du nom de Clara Zetkin. Afin de rendre visible auprès du grand public les combats de cette militante féministe allemande, qui écrivait : « L’émancipation de la femme, comme celle de tout le genre humain, ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital.» – Extrait de Batailles pour les femmes.

Le Département démontre depuis de nombreuses années son engagement fort en matière de lutte pour la construction d’une égalité réelle. Nommer des bâtiments départementaux pour rendre davantage visible les femmes et leurs combats dans l’espace public relève de cet engagement.

C’est un continent entier qui reste à conquérir pour les femmes, celui de pouvoir d’être représentées dans l’espace publique, contribuant à matérialiser cette égalité réelle qui tarde à venir, malgré la désormais actée « égalité de droit » !