Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons…

Cette semaine, j’ai accompagné 6 classes de 3ème [1]  à Cracovie et à Auschwitz pour un voyage mémoriel de 2 jours financé par le Département, avec le soutien de la SNCF, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah, à l’occasion du 80ème anniversaire de la libération des camps de concentration. 

Un moment extrêmement fort et important pour ces quelque 150 jeunes accompagnés par leurs enseignant.e.s, qui leur a permis d’approfondir les connaissances acquises en classe et de les confronter avec les traces extrêmement poignantes de ce que fut  la réalité atroce et sinistre de la Shoah ; de prendre la mesure de la barbarie nazie et de comprendre avec plus d’acuité les ressorts du racisme, de l’antisémitisme et de la haine.  L’occasion également de s’inscrire dans cette histoire, notre Histoire, pour la connaître et la transmettre, à l’heure où les derniers témoins – déporté.e.s, résistant.e.s, juifs, enfants cachés il y a 80 ans – disparaissent.

Une première journée consacrée à la découverte de l’ancien quartier juif de Cracovie, du ghetto, du camp de concentration de Plaszow et du musée historique de l’ancienne usine Schindler, consacré à l’occupation nazie de 1939 à 1945. Le deuxième jour, nous sommes entrés à Auschwitz Birkenau par la Judenrampe, le quai où les juifs déportés de toute l’Europe étaient « triés » avant que l’immense majorité – hommes, femmes, enfants – soient immédiatement mis à mort dans les chambres à gaz : 1,3 million d’êtres humains déportés, 1,1 million de morts dont 1 million de juifs. Nous avons déposé une gerbe avec beaucoup d’émotion avant de poursuivre la visite au camp d’Auschwitz 1, converti en musée mémoriel.

Tout au long de l’année scolaire, ces jeunes bénéficient de parcours ou de résidences Culture et Art au Collège ou de parcours Agora (éducation aux médias et à l’information) et travaillent sur des projets mémoriels en lien avec leur programme d’histoire. Cette médiation culturelle, avec l’appui d’acteurs culturels, artistes, scientifiques, journalistes, cinéastes… fait le lien entre passé et présent, développe leur imaginaire et leur permet de s’approprier l’histoire sous différentes formes, de nourrir leur réflexion et de développer leur esprit critique.  

Comme lors du premier voyage, organisé l’an dernier, félicitations à ces jeunes qui ont fait preuve d’une grande maturité et d’un comportement remarquable, bien loin des clichés dont ils sont trop souvent victimes. Merci à leurs enseignant.e.s pour leur investissement, à nos accompagnateurs du Mémorial de la Shoah et aux guides polonaises.


[1] Collèges Joliot-Curie de Stains ; Louis-Pasteur de Villemomble ; Henri-Wallon d’Aubervilliers, Gustave-Courbet de Romainville, Paul-Painlevé de Sevran 

Les collèges en Seine-Saint-Denis, un patrimoine commun

J’ai inauguré hier soir l’exposition Les collèges en Seine-Saint-Denis, un patrimoine commun qui se tient aux Archives départementales jusqu’au 18 septembre prochain, au côté de Stéphane Troussel et de mes collègues Pascale Labbé et Emmanuel Constant.

Cette belle exposition, très documentée et agrémentée de maquettes, conçue par les services du Département et le CAUE, croise histoire de l’enseignement, innovations architecturales et avancées technologiques, de l’après-guerre à aujourd’hui.

Une surprise et une fierté : la thématique « le temp des architectes » fait la part belle au collège Jean-Jaurès de Montfermeil, conçu par Renée Gailhoustet, architecte de renommée internationale.

Celui-ci, comme le collège Pablo-Picasso dans un second temps, va bénéficier d’une rénovation-reconstruction, dans le cadre du plan Eco-Collège d’un milliard d’euros que le Conseil départemental a voté pour construire, réhabiliter et rénover les collèges, à l’aune du changement climatique, de la nécessaire transition écologique et de l’accroissement du nombre de collégien.n.e.s.

La pandémie révèle le manque de moyens de l’Education nationale

Moins d’une semaine après la rentrée des classes, le constat, malheureusement prévisible, est là… Et en dépit de deux années de pandémie, tout laissait présager de cette situation. A commencer par l’annonce du protocole sanitaire, délivrée dimanche soir par l’Education nationale dans un article payant (!) du Parisien.

De la maternelle au lycée, élèves, familles, enseignants, équipes administratives et techniques vivent des situations intenables par le manque d’anticipation et de moyens accordés par l’Education nationale pour assurer la sécurité sanitaire dans les établissements scolaires. Dans notre département, le SNUIPP, premier syndicat enseignant du 1er degré, parlait de 500 à 600 classes élémentaires fermées dès mardi. Et pas de remplaçants, bien sûr, quoiqu’en dise le Ministre de l’Education nationale. Il arrive un moment où la communication se heurte à la réalité vécue par des millions de parents, d’enfants et d’enseignants, eux-mêmes parents. 

Maintenir les établissements scolaires ouverts, oui, mais avec les moyens humains et matériels pour assurer la continuité pédagogique indispensable aux apprentissages. Les enseignants ne peuvent à la fois assurer des cours en présentiel et en distanciel, et devoir gérer ce qui relève de la santé publique. Dans les faits, Jean-Michel Blanquer organise la plus grande garderie de France, renforçant les inégalités scolaires.

Cette nième vague met à nu les carences de l’Education nationale et son extrême fragilité qui couve depuis trop longtemps, à force de suppressions de postes, de non-remplacements. Les syndicats enseignants lancent un appel à la grève nationale jeudi 13 janvier. Trop, c’est trop.

Rentrée scolaire : le Département fournit des masques gratuits aux collégiens

Le port du masque fera partie des fournitures scolaires indispensables pour tous les élèves de plus de 11 ans à partir de la rentrée, mardi 1er septembre.

C’est un coût supplémentaire important pour les familles que le gouvernement refuse de prendre en compte alors que les masques sont rendus obligatoires dans les espaces publics. Un coût estimé à 200 € par mois pour une famille de 4 personnes.

Face à ce nouveau désengagement de l’Etat, le Conseil départemental va fournir 4 masques lavables aux 88 000 élèves des établissements publics et privés de la Seine-Saint-Denis. Ceux-ci devraient être acheminés lundi prochain dans les établissements pour qu’ils puissent être remis aux collégiens dès la rentrée. C’est une aide significative puisque le coût est estimé à 500 000 euros pour la collectivité qui en avait déjà distribué lors de la réouverture des collèges en juin dernier. Mais si le port du masque est une mesure de santé publique, il serait juste que son accès soit gratuit, à fortiori pour des familles qui doivent déjà faire face à de fortes dépenses lors de la rentrée. 

J’ai signé la pétition du journal L’Humanité pour réclamer la gratuité des masques, je me félicite donc de cette décision de notre collectivité en faveur des collégiens. La gratuité des masques est une mesure de santé publique et pas une dépense de rentrée scolaire.

En mai dernier, j’ai réceptionné avec Stéphane Troussel les masques gratuits pour les collégiens et ceux commandés par la Ville de Montfermeil au Conseil départemental.